jeudi 27 septembre 2012

Compte-rendu : Rencontre du MDDM avec le Premier ministre malien le 20 septembre 2012 à Paris.

Le 20 septembre dernier, le MDDM a été reçu par le Premier ministre malien lors de son passage en France.


Rencontre avec le Premier ministre malien le 20 septembre 2012 à l'hôtel Crillon à Paris.

Au nom du mouvement MDDM (Mouvement pour la dignité et les droits des Maliens), nous avons été reçus à deux personnes (Diallo Koundenecoun et Sissoko Anzoumane) par le Premier ministre, accompagné par l'ambassadeur du Mali en France, de l'attaché du ministre et d'une autre personne.

Nous avons a interpellé le Premier ministre sur les problèmes au Mali, en tant que représentants du mouvement MDDM.
Nous avons expliqué que nous entendions beaucoup de choses dans les médias et nous ne savions pas ce qui était vrai. Nous lui avons demandé son programme, quand le Mali allait retrouver l'intégralité de son territoire et ce qu'ils étaient en train de faire pour régler le problème au Nord du Mali. Pour nous, le gouvernement ne fait rien. Nous avons posé beaucoup de questions.

Le ministre était très content de voir l'intérêt que nous montrions pour ce qui se passe au Mali et qui nous lui donnions ainsi l'occasion de s'expliquer.

Le Premier ministre nous a dit que les informations diffusées sur France 24 ou sur FI sont fausses. Il dit que certaines personnes de l'ancien gouvernement diffusent ces fausses informations afin de créer des divisions au sein du pays, ceci pour que le gouvernement actuel ne puisse pas agir et ne réussisse pas à sortir le pays de la crise : ils veulent revenir au pouvoir coûte que coûte. Mais ces gens, au pouvoir depuis 20 ans, connaissaient très bien la situation et l'ont laissée empirer.
Depuis les accords d'Alger en 2006, qui ont désarmé la région, tous les trafiquants (drogue, armes...) et les réseaux de terroristes se sont implantés là-bas et y ont prospéré en toute impunité. Cette situation a également attiré les compagnies étrangères qui convoitent les richesses naturelles contenues dans le sous-sol du nord du Mali (pétrole, gaz, or).
Suite à la révolution en Libye, les réfugiés lybiens pro-Kadhafi se sont également installés là-bas avec tout l'armement qu’ils ont rapporté avec eux, des armes très sophistiquées dont certaines sont capables d'atteindre des avions en vol. Il y a également des Afghans et des Indiens.

Il nous a également dit que ces médias affirment que le Président, le chef de la junte militaire et le Premier ministre ne sont pas d'accord sur l'aide de la CEDEAO, or cela est faux, ils sont tous les trois d'accord pour demander une aide financière et matérielle auprès de la CEDEAO.

Le gouvernement fait tout pour sortir de cette crise mais a très peu de moyens. L'armée est très pauvre et désorganisée. Elle est constituée en grand nombre de personnes handicapées et de soldats qui n'ont pas envie d'aller au front. Il faut recruter de jeunes soldats ayant le courage et la volonté d'aller se battre pour le pays mais il faut le temps de les former. De plus, le gouvernement malien a acheté des armes mais les armes qui ont été livrées sont anciennes, datant de l'Union soviétique, et peu sophistiquées.

Le premier Ministre ne comprend pas la position de la communauté internationale qui regarde sans intervenir. Le peu de choses qu'ils ont entrepris a été bloqué par la CEDEAO. De plus, pour lui, c'est un problème international : tous les pays sont confrontés aux trafiquants de drogue, aux terroristes et à toutes sortes de banditismes. Le problème du Mali est le problème de tous.

Ils ont déjà envoyé il y a une semaine un courrier à la CEDEAO pour demander de l'aide.

Il est actuellement en France pour solliciter une aide financière et matérielle et part demain aux États-Unis pour y faire la même demande. Ils déposeront également un courrier en ce sens auprès de l'Union Africaine. Ces accords se feraient sous l'article 7 de l'ONU.

Monsieur le Premier ministre nous a promis que son objectif était d'abord de libérer le nord du Mali, puis d'organiser les élections au plus vite, et non de faire de la politique : il ne recherche pas de galons. Il nous a demandé de l'aide pour réunir les maliens car il a besoin de tous. Il faut que les Maliens soient unis et parlent d'une seule voix pour que la communauté internationale nous aide.

Il nous a également dit qu'il voulait faire traduire devant la Cour Pénale Internationale tous les auteurs d'exactions, de mutilations ou de viols commis à l'encontre de la population au Nord du Mali.
Qu'une fois le problème du Nord du Mali réglé, il combattra les personnes qui ont détourné des fonds publics et celles auteurs de corruption.

Il nous a assuré ne pas vouloir trahir le pays.

Il nous a donné le contact de son attaché afin d'avoir les informations et les renseignements que nous désirons.

Nous lui avons dit tout ce que nous avions à dire, à lui et à son gouvernement, par rapport au problème du Nord du Mali. Maintenant, nous avons pris des notes. Nous alons regarder s’il va faire ce qu’il a dit et nous lui rappelleront ses propos s’il ne devait pas tenir ses promesses. Il nous a rassuré sur ce point. Mais pour le moment, nous sommes dans l’attente. Nous continuerons à suivre de très près ce qui va se dérouler au Mali et nous ne lâcherons pas la pression sur ce gouvernement tant que le nord du Mali ne sera pas libéré. Nous avons remis les deux motions au chef du gouvernement que nous avions déposé à l’Ambassade du Mali le 29 juillet et le 9 septembre 2012. Il nous a dit qu’il les avait déjà reçues et lues et qu’il avait compris notre message.

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